Aller au contenu principal
9 juillet 2011 / C. Mandal

Khosla Ka Ghosla, un film comique sur l’usurpation de biens immobiliers en Inde

On m’a raconté un jour comment à Kanpur, il était relativement simple d’accaparer quelques mètres carrés de terre. On commence avec un simple chariot (ठेला ṭhelā) de fruits, ficelles ou autres bricoles, installé en bord de route. Après un certain temps, il devient nécessaire de caler avec quelques briques le chariot éprouvé par les dures conditions météorologiques. Puis, sans que personne ne s’en aperçoive, ces quelques briques deviennent très vite un muret, qui ne tardera pas lui-même à se transformer en une belle échoppe en dur. Et le jour où la municipalité décide d’élargir la route, c’est un beau bazar légal… L’histoire est peut-être un peu exagérée, mais elle m’a fort amusée. Cependant, la morale qu’elle contient, n’est pas dénuée de vrai et il semblerait en effet, que dans bien des cas, la brique l’emporte sur le papier, ou du moins que le papier, sans la brique, ne vaille pas grand chose. Et il est vrai, que lorsqu’on se promène dans la campagne environnante, le paysage est plein de parcelles vides entourées de quatre hauts murs de briques rouges, couverts de publicités peintes et qui n’abritent rien.

Khosla Ka Ghosla (खोसला का घोसला) (2006, Dibakar Banerjee), littéralement, « Le nid de Khosla », c’est l’histoire de K. K. Khosla (joué par Anupam Kher), qui vient d’investir son fonds retraite dans une parcelle et qui le jour de la pooja, se retrouve nez à nez avec un mur de brique où il est écrit « Khurana properties». Le film est une comédie mettant en scène les diverses tentatives de la famille Khosla pour récupérer leur bien (pour un récit complet de l’intrigue, voir Wikipedia). On peut regretter la présence de certains caractères féminins secondaires (la petite amie du fils cadet, actrice et danseuse, jouée par la très mauvaise Tara Sharma), mais dans l’ensemble la comédie de mœurs menée par le duo Anupam Kher-Boman Irani (qui joue Khurana sahab) est délicieusement drôle et illustre à merveille ce second degré que bollywood nourrit envers les tares et les ressources de la société indienne. Il est dommage qu’en France, il n’y ait que les films à grandes vedettes qui intéressent le public, laissant dans l’ombre des productions moins médiatisées mais qui dépeignent avec réalisme cette classe moyenne indienne pour qui la Tata Nano est un accessoire plus approprié qu’un sari à paillettes.

Je partage avec vous une des scènes d’anthologie du film. K. K. Khosla s’en va trouver Khurana sahab dans sa demeure de Friends Colony, espérant résoudre ce malentendu :

2 commentaires

Laissez un commentaire
  1. Guillaume / Juin 18 2012 8:48

    Merci pour cette bonne idée de film =) dhanyavaad !

Laisser un commentaire